Saint Roch naquit à Montpellier entre 1345 et 1350, en pleine guerre de Cent ans, pendant la grande peste noire qui dura 2 ans et décima un tiers de la population occidentale. C’est aussi l’époque des grandes famines et des ravages perpétrés par les grandes compagnies.
Montpellier est rattachée à la couronne de France en 1349. C’est une république marchande, une grande ville du Midi cosmopolite et tolérante, très réputée pour ses universités. C’est une ville étape importante de pèlerinage sur la via Tolosana, bénéficiant de la proximité d’Avignon, siège de la papauté depuis plus de 40 ans.
Roch était-il son prénom ou était-il de la famille des Roch de la Croix, lignée devenu importante au XVIe siècle sous le nom de Castries. Son père dignitaire de la ville en fut le 1er consul. Sa mère, dame Libéria était Lombarde. Fils désiré, il passa une enfance dans un milieu chrétien, fit ses études chez les dominicains et étudia la médecine.
Orphelin à 17 ans, riche et instruit, il distribue sa fortune aux pauvres, rejoignit le 3e ordre franciscain, revêt l’habit de pèlerin et part pour Rome
Il emprunta probablement la voie Francigène. Il traverse Acquapendente en juillet 1367. La peste sévit. Il s’occupe des malades et obtint des guérisons. Il reprend son chemin vers Rome lorsqu’il apprend qu’à Cesena l’épidémie fait rage, il s’y rend et obtint là encore des guérisons. Il arrive enfin à Rome au début de l’an 1368, il y rencontre le pape Urbain V, Pape d’Avignon qui avait professé sur Montpellier et qui tentait de restaurer la papauté à Rome
Trois ans plus tard nous retrouvons Roch sur le chemin du retour. En juillet 1371 il est à Plaisance où il assiste les pestiférés jusqu’à être contaminé. Il se retire dans 1 grotte à l’orée de Sarmato pour y mourir, mais une source jaillit et un chien du seigneur Pallastreli lui apporte chaque jour un petit pain. Il retrouve la santé et retourne soigner les malades à Plaisance toujours à l’hôpital Notre-Dame de Bethléem, avant de reprendre sa route vers Montpellier
Les terres milanaises étaient le théâtre d’une guerre entre Bernardo Visconti, duc de Milan et la ligue constituée par le pape Urbain V. Pris pour un espion, Roch fut arrêté à Broni et jeté dans un cachot à Voghera.
Sa renommée était déjà grande et il pouvait être identifié par son oncle, lequel était gouverneur de la ville, ou un proche collaborateur de ce dernier, grâce à une croix de naissance sur sa poitrine. Fidèle au vœu d’anonymat de tous pèlerins, Roch ne dévoilera pas son identité
Son emprisonnement dura 5 ans, il ne se fit reconnaître qu’au prêtre venu l’assister la veille de sa mort survenue le 16 août d’une année comprise entre 1376 et 1379.
Il fut enterré avec dévotion à Voguera qui des 1382 lui consacre une fête. Son corps, reposant dans l’église qui lui est toujours dédiée, fut volé ou fit l’objet d’une transaction en février 1485 – à l’exception de 2 petits os du bras – A Montpellier nous trouvons des fêtes en son nom sur le petit thalamus en 1387, puis en 1440, 1505 …
Considéré comme le pèlerin de l’absolu, prié pour se prémunir et guérir de la peste et des maladies contagieuses, immédiatement pèlerins, corporations et confréries se mettent sous sa protection.
Cet élan populaire n’a fait que se conforter au fil des siècles et au 17e siècle le pape Urbain VIII entérine cette canonisation populaire. De nos jours sa vénération revêt une dimension internationale et intercontinentale.
Depuis 1485 la majeure partie de son corps est en l’église Saint-Roch de Venise qui donna un tibia en 1856 à l’église Saint-Paul de Montpellier, dont il ne reste plus aujourd’hui qu’une chapelle latérale à l’arrière du sanctuaire Saint-Roch qui fut consacré en 1867. C’est là que se trouve depuis la relique ainsi que celle de son bâton de pèlerin.
Saint Roch de Montpellier, patron de tous les pèlerins -quel que soit leur destination- d’innombrables corporations, des animaux, des végétaux, a suscité des centaines d’ouvrages et la plus grande représentation d’un saint dans l’art, parmi laquelle des centaines de chefs-d’œuvre
De nos jours, dépassant la sphère cultuelle, il est perçu comme un patrimoine de l’humanité.